Stress, dépression, isolement social, troubles post-traumatiques, les punaises de lit peuvent causer de sérieux dégâts psychologiques. Malheureusement, ce risque est rarement pris au sérieux et les victimes se sentent la plupart du temps démunies. Explications.
L’article en bref
➡️ Les punaises de lit ont un fort impact psychologique, provoquant stress, anxiété, troubles du sommeil et parfois dépression.
➡️ Le stress constant est dû à la peur des piqûres, à l’angoisse de l’infestation et au sentiment d’impuissance.
➡️ Des troubles post-traumatiques peuvent apparaître, comme des insomnies, des crises d’angoisse ou une hypervigilance permanente.
➡️ L’isolement social et la stigmatisation sont fréquents, par honte ou peur de contaminer ses proches.
➡️ Un accompagnement psychologique peut aider à surmonter cette épreuve et retrouver une qualité de vie normale.
Punaises de lit : les risques pour la santé mentale

Troubles du sommeil
On rappelle que les punaises de lit sont des insectes nocturnes qui se nourrissent de sang humain quand on dort. Résultat : les nuits peuvent être très perturbées.
Des nuits rythmées par la peur et les démangeaisons
La simple idée que des punaises de lit puissent ramper sur la peau pendant le sommeil provoque un stress intense. Beaucoup de victimes rapportent un sommeil fragmenté, des réveils en sursaut et une hypervigilance permanente, à l’affût du moindre mouvement ou picotement sur leur corps. Ces troubles du sommeil sont accentués par les piqûres de punaises de lit elles-mêmes, qui provoquent de fortes démangeaisons, rendant l’endormissement difficile.
Un cercle vicieux qui épuise
Irritabilité, troubles de la concentration, baisse de motivation, la fatigue accumulée nuit après nuit impacte rapidement la santé mentale et physique. Certaines personnes développent une insomnie chronique par peur d’être piqués ou à l’idée de la présence de ces nuisibles dans leur chambre. Ce manque de sommeil fragilise aussi le système immunitaire et aggrave l’état psychologique des personnes infestées.
➡️ À savoir : selon l’INELP, les punaises de lit affectent toutes les strates de la pyramide de Maslow, impactant la sécurité, la santé et le repos, pilliers essentiels au bien-être mental et physique.
Le stress
Bien au-delà de la simple gêne due aux piqûres, la présence de punaises de lit est un facteur de stress intense. La peur de se faire piquer pendant la nuit, l’angoisse de voir ces insectes réapparaître et la sensation d’être envahi dans son intimité créent un climat permanent d’inquiétude.
➡️ Selon cette étude menée en France, la présence de punaises de lit cause un niveau de stress élevé à deux tiers des participants. Les chercheurs soulignent que l’isolement social est un facteur aggravant.
Ce stress constant peut avoir des conséquences importantes sur la santé mentale des victimes : nervosité, irritabilité, perte de concentration et sentiment d’impuissance face à la situation. Pour beaucoup, il devient impossible de se détendre pleinement tant que le logement n’a pas été entièrement débarrassé de ces nuisibles.

L’anxiété
Les punaises de lit provoquent chez de nombreuses victimes un état d’anxiété généralisée. Celle-ci est directement liée à l’incertitude : “je vais encore me faire piquer cette nuit ?” “Il y’en a encore dans mon lit ou mes vêtements ?” Ces questions obsédantes perturbent la vie quotidienne, au point de devenir un véritable trouble anxieux chez certaines personnes.
On rappelle qu’un état d’anxiété significatif peut entrainer des symptômes tels que palpitations, sueurs, sensation d’étouffement, angoisse permanente, voire crises de panique.
La dépression
L’infestation par les punaises de lit peut également entraîner des épisodes dépressifs. La combinaison du manque de sommeil, du stress permanent et du sentiment d’impuissance peut provoquer un véritable effondrement moral.
Beaucoup de victimes témoignent d’une perte de motivation, d’envie et de plaisir dans leur vie quotidienne. La fatigue, due aux troubles du sommeil, aggrave cet état dépressif, tout comme le sentiment de honte ou la peur du jugement des autres. Certaines personnes n’osent même plus recevoir d’amis ou de famille, ce qui accentue l’isolement.
➡️ Plus l’infestation dure, plus le risque de dépression s’aggrave. D’où l’importance d’agir rapidement, mais aussi de se faire accompagner psychologiquement si la situation devient trop lourde à gérer seul.

La phobie
Chez certaines victimes, la présence de punaises de lit entraîne le développement d’une véritable phobie, appelée entomophobie (concerne les insectes en général).
Cette peur excessive se manifeste par :
➡️ Une panique intense à la vue d’une punaise de lit ou même à l’évocation du mot,
➡️ Des comportements d’évitement (refus de dormir dans certains lieux, peur de voyager ou d’aller dans des hôtels par crainte d’infestation),
➡️ Des réactions physiques comme des tremblements, sueurs, accélération du rythme cardiaque, voire malaise.
Selon les psychologues, ce type de phobie peut persister même après l’éradication des nuisibles, car la personne reste marquée par l’expérience traumatique vécue.
Les troubles post traumatiques
Les victimes développent parfois des symptômes proches du trouble de stress post-traumatique (TSPT), similaires à ceux observés après un événement violent ou dangereux.
Parmi ces symptômes, on retrouve :
➡️ Des insomnies sévères,
➡️ Une hypervigilance permanente,
➡️ Des flashbacks ou images intrusives,
➡️ Un évitement social,
➡️ Des réactions physiques, comme des palpitations ou sueurs lors d’évocations du problème.
Dans ces cas, un accompagnement psychologique est indispensable pour aider la personne à surmonter cet épisode traumatique.

Avoir des punaises de lit chez soi est souvent synonyme de retrait social. Par peur de contaminer leurs proches ou leurs lieux de vie, beaucoup préfèrent éviter les visites et déclinent les invitations.
La honte joue aussi un rôle important. Dans l’imaginaire collectif, punaises de lit = manque d’hygiène. Il est bon de rappeler que ce n’est pas du tout lié. Une infestation peut toucher n’importe qui, peu importe son environnement ou ses habitudes d’hygiène. Ces nuisibles “voyagent” d’un endroit à l’autre en se cachant dans des vêtements, sacs, meubles, etc.
Malheureusement, la stigmatisation est fréquente. De nombreuses victimes ressentent une gêne profonde à en parler de peur d’être jugées.
Cet isolement peut avoir des conséquences lourdes sur la santé mentale :
➡️ sentiment de solitude et d’incompréhension,
➡️ perte de lien social et de soutien,
➡️ facteur d’anxiété et de dépression.
Accompagnement psychologique et solutions
Un seul mot d’ordre : ne pas rester seul face à ce problème ! Il est indispensable de pouvoir en parler à votre entourage ou à des professionnels de santé.

Parler à un proche ou à un groupe de soutien
Exprimer votre vécu à des personnes de confiance ou à d’autres victimes peut apporter un réel soulagement et rompre l’isolement.
On peut notamment citer les groupes Facebook suivants :
Consulter un psychologue ou un psychiatre
Si vous ressentez un stress intense, des crises d’angoisse, une peur incontrôlable ou des symptômes de dépression, un professionnel de santé mentale pourra vous aider à :
- Mettre des mots sur ce que vous vivez,
- Identifier et apaiser vos peurs,
- Retrouver un sentiment de sécurité, indispensable pour un sommeil réparateur.
Bon à savoir : certains CHU possèdent un service de parasitologie de votre CHU. N’hésitez pas à vous renseigner.
Se renseigner sur les punaises de lit
C’est un conseil de bon sens. Il faut connaitre votre ennemi pour mieux le combattre.
Serenid vous propose par exemple de nombreuses ressources utiles :
- Le protocole complet contre les punaises de lit
- Comprendre les punaises de lit
- Faire appel à un professionnel de confiance pour les punaises de lit
Rassurez vous des traitements efficaces existent !

Pour conclure
Traiter les punaises de lit est indispensable, mais prendre soin de sa santé mentale l’est tout autant. Ne minimisez jamais votre détresse psychologique. Si le problème persiste malgré le traitement, consultez rapidement un professionnel pour éviter un ancrage durable du traumatisme.